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qu’ils voulûssent bien les encourager — à condition, bien entendu, que lettrés, savants et artistes célébrassent la puissance et les vertus du souverain. — Quand il suffit de vouloir, quel besoin a-t-on de connaître ?

Monseigneur le Dauphin, dès qu’il a passé, vers sept ans, aux mains de son gouverneur, accorde des audiences aux ambassadeurs étrangers, aux généraux, princes, ducs, grands fonctionnaires, qui désirent lui faire leur cour, et qui de là passeront chez Mesdames. Voici le maréchal de Hocquincourt, qui revient victorieux des bords du Rhin. Quand cet homme illustre s’inclinera devant les Enfants de France jusqu’à leur montrer le dos de son habit, ils lui tendront leur main à baiser, et lui diront telle phrase, que le gouverneur, ou la gouvernante, leur a fait d’avance répéter.

— Mais, pas de ce ton distrait ! Monseigneur ! … Madame !… Du feu !… De la chaleur !… Une grâce souveraine !… C’est le devoir et l’intérêt des grands de payer en paroles flatteuses et en sourires la dévotion de leurs sujets, et le sang versé au service royal.

— Mais ces enfants-là, ils ne vivaient donc pas avec leur père et leur mère ?

— Oh ! c’est qu’une reine et une maman ; un père et un roi, cela ne peut pas être la même chose. De même que frère et sœurs ont une