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manger sa soupe, allaient voir les princes[1] manger leur bouilli, et couraient ensuite à perte d’haleine voir Mesdames[2] manger leur dessert… »

« La dame d’honneur, à genoux sur un pliant très bas, une serviette posée sur le bras, et quatre femmes en grand habit, présentaient les assiettes au Roi et à la Reine. La dame d’honneur leur servait à boire… »

« Marie-Antoinette, à son avénement au trône, abolit cet usage ; elle se dégagea aussi de la nécessité d’être suivie dans le palais de Versailles par deux de ses femmes en habit de cour, aux heures de la journée où les dames n’étaient plus auprès d’elle… Elle ne fut plus accompagnée QUE d’un seul valet de chambre et de deux valets de pied »[3].

Ajoutons que ces libertés lui firent le plus grand tort à la cour.

— Quoi ! n’être jamais seul !…

Pas même pour s’habiller ou se déshabiller, pas même… Quand on lit les nombreux mémoires, écrits sur ces temps-là, par les serviteurs des princes ou leurs courtisans, on y trouve à chaque instant le récit de ce qui s’est

  1. Le comte de Provence et le comte d’Artois, mariés à des princesses de Savoie.
  2. Filles de Louis XV.>
  3. Mémoires de Mme Campan.