— Un régiment en chair et en os, le Royal- Dauphin ; des centaines de pauvres hommes, qui lui appartiennent, comme on disait alors.
D’ailleurs, il n’est pas le seul colonel fait au berceau. Dans ces temps-là, les régiments se donnent ou s'achètent. À dix-sept, dix-huit ans, un fils de gentilhomme, le plus souvent sans aucune aptitude militaire et sans études spéciales, prend possession du régiment (qu’a guidé jusque-là quelque vieux capitaine obscur), et selon sa hardiesse ou sa fantaisie, fait tuer ou estropier ses hommes, à l’aventure. Heureuse la France, quand un prince de même force, ou quelque favori, bâclé général en chef, ne détruit pas en une campagne désastreuse, a force d’incurie ou d'incapacité, l’armée qui lui a été confiée, laissant le pays a la merci de l’ennemi. Dans l’histoire des monarchies, de tels exemples abondent ; — et il en est un, tout récent, dont la France est encore saignante et le sera longtemps !...
Mais regardons encore, s'il vous plaît. Voici Mesdames dans un autre carrosse avec leurs gouvernantes. Même cérémonial à peu prés que pour Monseigneur. Mme la gouvernante elle aussi est sur le siège de derrière, 4 gauche de Madame l'ainée, qui occupe le milieu, ayant sa jeune sœur à droite. En face, la sous-gouvernante et d’autres dames, dont la moindre est