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— C’est-à-dire que l’enfant les accompagne ? — Non point. Voyez celui des seigneurs qui est assis à la droite de l'enfant, sur le derrière du carrosse, dont le jabot ruisselle de fines dentelles, dont l'habit de soie mauve a des boutons d’améthyste, et qui porte en sautoir le cordon bleu ? Il paraît de tous le plus important, car les autres lui parlent avec déférence, et son air, bien qu’affable, est empreint d’autorité. Cependant, remarquez avec quelles formes de respect il se penche vers le petit garçon, et lui adresse la parole :

— Monseigneur !...

Vous voyez bien que c’est le petit garçon qui est le seigneur de ces hommes ?

Le vieux carrosse est fort grand. À gauche de enfant, mais 4 distance respectueuse, est une autre personne dont la robe et le camail indiquent un homme d’église. C’est le précepteur, l'abbé de X..., qui sera nommé évêque, sa tache achevée. Le seigneur de droite est le duc de N..., gouverneur. Sur le devant, en face, un sous-précepteur, le grand écuyer, un menin : deux autres encore aux portières ; tout ce monde attentif, respectueux.

Il n’y a pas a s’y méprendre : le petit bonhomme est une personne sacrée. II n’a pas votre mine éveillée, mes amis, encore moins votre rire espiègle et joyeux. Il est grave, presque