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pour ſentir la foibleſſe & l’impuiſſance de cette Raiſon que vous nous vantez tant. Vous n’avez qu’à parler, pour nous faire comprendre le beſoin qu’avoit l’homme d’une Religion ſurnaturelle & divine. Vous vous piquez de Raiſon & de bon-ſens, & vous ne ſentez pas que cette Raiſon même, ſi vous l’écoutiez, vous rappelleroit & vous conduiroit aux lumières de la Foi & de la Révélation. N’eſt-ce pas elle, en effet, qui a porté tant de grands hommes de tous les ſiécles à réduire humblement leurs eſprits ſous le joug doux & aimable de la Foi ? Mais Rouſſeau, plus éclairé, croit pouvoir faire un meilleur uſage de ſa raiſon ; il craindroit de l’avilir, s’il imitoit de ſi beaux exemples. Nous allons voir les excès où ſa témérité l’entraîne.

Je n’entreprends pas de réfuter tous