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rappeler le but auquel elle aspirait, et, en même temps, lui servir de bâton de voyage.

C’était le 1er mai qu’elles étaient parties ; au 1er mai suivant, trois d’entre elles se trouvaient de retour ; la quatrième ne paraissait point. Elle n’avait même pas fait donner de ses nouvelles, bien que le concours fût clos et que le grand jour de la décision fût arrivé.

— Il faut toujours, dit le roi, qu’une fête soit attristée par quelque malheur. C’est vraiment insupportable ! Par ses ordres, toutes les souris de plusieurs lieues à la ronde avaient été conviées pour la solennité. La réunion avait lieu dans une vaste cuisine qui ne servait, en ce moment, que de magasiné provisions. Les voyageuses occupaient les places de premier rang, et à celle où se serait mise la souris absente, on avait planté une brochette surmontée, en guise de crêpe, d’une peau de saucisson fumé.

Les invitées ne devaient donner leur avis que sur l’ordre du roi et après que les trois concurrentes auraient parlé. À présent, veuillez redoubler d’attention ; l’historien cède la parole aux souris.


II

Ce que la première petite souris avait vu et appris dans son voyage.

— Lorsque je suis partie, dit la première petite souris, je croyais, comme tant d’autres de mon âge, que je