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L’apôtre répondit:

— Dans celui de droite, c’est pour un mariage, et dans celui de gauche, pour un enterrement.

— Eh bien ! dit le paysan, va à l’enterrement et moi j’irai à la noce.

Le saint alla donc à l’enterrement ; il ressuscita le mort et reçut un sac de cent francs pour sa récompense.

Le Normand se rendit à la noce : il but, mangea, fit bombance et reçut en outre un sou de gratification. Après quoi, joyeux et bien repu, il s’en retourna vers l’apôtre, qui était à l’attendre sur la grande route, et, agitant en l’air sa pièce de monnaie :

— Regarde, camarade, s’écria-t-il, on m’a donné de l’argent. Et toi, qu’est-ce que tu as eu ?

— Plus que toi, répondit saint Paul en souriant.

En même temps, il fit sonner son sac et l’ouvrit devant le paysan.

Celui-ci, qui n’était pas maladroit, jeta lestement son sou de cuivre au milieu des pièces blanches et s’écria :

— Part à deux ! soyons de moitié.

— Je ne demande pas mieux, répondit l’apôtre.

Et ils continuèrent leur route.

Au bout de quelques heures, ils rencontrèrent un berger qui gardait un troupeau de moutons ; et, comme ils avaient faim :

— Va trouver ce berger, dit le saint à son compagnon, prie-le de nous vendre un agneau, et tu nous en feras un ragoût pour notre dîner.

Le Normand fit ce qui lui était dit, il acheta un agneau ; puis il alla emprunter une marmite dans une