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autour de lui. Bientôt le tirage des lots commença. Chacun avait son numéro ; peu à peu l’arbre se dégarnit. À mesure qu’un numéro était appelé il perdait un de ses joyaux, qui, de ses branches, passait aux mains émues des enfants.

— Que font-ils ? pensa l’arbre ; que va-t-il m’arriver ? Cependant tout ce qu’il avait eu de plus précieux avait peu à peu été détaché de ses branches, les bougies aussi se consumèrent et furent éteintes l’une après l’autre. Alors les parents permirent le pillage des menus objets et des bonbons qui restaient. Les enfants ne se le firent pas dire deux fois. Ils se jetèrent sur le sapin avec tant d’impétuosité qu’il eût été renversé, si son étoile qui le fixait au plafond ne l’eût retenu. Après l’avoir complètement dépouillé de ses ornements, les jeunes pillards se remirent à danser et à jouer ; et personne ne fit plus attention à l’arbre, si ce n’est la vieille bonne, qui vint regarder si l’on n’y avait pas laissé, par hasard, une orange ou une figue dont elle pût faire son profit.




— Une histoire ! une histoire ! s’écrièrent les enfants, et ils attirèrent vers l’arbre un bon et gai vieillard qui s’était fait le compagnon de leurs jeux malgré son âge, et qui s’assit.

— Nous sommes là sous un arbre, dit-il. Ce pauvre sapin coupé nous représente une forêt et peut-être pourra-t-il profiter de ce que je vais vous raconter. Je ne vous dirai qu’une seule histoire. Voulez-vous celle d’Ivède-Avède, ou celle de Cloumpe-Doumpe qui roula en bas