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ÉLISE.

Tout près de la forêt où était Élise, se trouvait un champ à blé. Mais il y avait bien longtemps qu’on avait fait la récolte, et maintenant le chaume desséché s’élevait seul au-dessus de la terre. Cependant c’était encore là pour Élise une grande forêt, et elle s’y rendit. Elle atteignit de la sorte la demeure d’un mulot, qui se composait d’un petit trou sous le chaume. C’est là que demeurait le mulot ; habitation commode et chaude, ayant un grenier tout rempli de provisions pour l’hiver, avec une jolie petite cuisine et une salle à manger sous la main. La pauvre Élise s’arrêta devant la porte, demandant l’aumône du moindre grain d’orge, car elle n’avait absolument rien mangé de la journée.

« Pauvre petite créature, dit le mulot qui avait très-bon cœur, venez dans ma bonne chambre chaude manger quelque chose. » Et Élise lui plut tellement qu’il ajouta : « Libre à vous de passer ici l’hiver avec moi si le cœur vous en dit. Votre unique occupation sera de tenir ma maison bien propre et bien nette, puis de me raconter des histoires ; car, voyez-vous, j’aime à la folie entendre raconter des histoires. »