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L'ANGE.

l’enfant avait demeuré et voltigèrent au-dessus d’une des rues les plus étroites, où des amas de paille, de cendre et d’autres débris informes témoignaient de la nature périssable de toutes choses en ce monde. C’était précisément à l’époque de l’année où l’on a coutume de déménager et d’emménager. Les petites rues paraissaient toutes sales et encombrées. Des fragments de pots, d’assiettes et de plats gisaient là, confondus avec des gravats et des haillons, des fonds de vieux chapeaux d’hommes et de femmes, en un mot, avec une foule d’objets d’un aspect fort peu agréable.

Et au milieu de ce bizarre assemblage, l’ange montra à l’enfant les fragments d’un pot de fleur, ainsi qu’une petite motte de terre tellement desséchée qu’elle avait acquis la dureté de la pierre. Elle était tombée hors du pot, et même dans cet état de dépérissement elle tenait aussi amoureusement que jamais aux racines embrouillées d’une grande fleur des champs toute fanée qu’on avait sans plus de façons rejetée dans la rue, rien que parce qu’elle était déjà sèche et passée.