Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toire, et n’omit pas de dire notamment combien les corneilles avaient été complaisantes pour elle. « Pauvre petite ! » firent le prince et la princesse attendris. Et ils complimentèrent les deux braves bêtes, les assurèrent qu’ils n’étaient pas fâchés de ce qu’elles avaient fait contre toutes les règles de l’étiquette ; mais leur disant qu’elles ne devaient pas recommencer. Ils leur promirent même une récompense : « Voulez-vous un vieux clocher où vous habiterez toutes seules, ou préférez-vous être élevées à la dignité de corneilles de la chambre, qui vous donnera droit sur tous les restes de la table ? »

Les corneilles s’inclinèrent en signe de reconnaissance, et demandèrent à être attachées au palais : « Dans notre race, dirent-elles, la vieillesse dure longtemps, et par ce moyen nous serons sûres d’avoir de quoi vivre dans nos vieux jours. ».

Le prince sortit de son lit et y laissa reposer Gerda. C’est tout ce qu’il pouvait faire pour elle. L’enfant joignit ses petites mains : « Dieu ! murmura-t-elle avec gratitude, que