TROISIÈME HISTOIRE
LE JARDIN DE LA FEMME QUI SAVAIT FAIRE
DES ENCHANTEMENTS
Que devint la petite Gerda lorsqu’elle ne vit pas revenir son camarade Kay ? où pouvait-il être resté ? Personne n’en savait rien ; personne n’avait vu par où il était passé. Un gamin seulement raconta qu’il l’avait vu attacher son traîneau à un autre, un très grand, qui était sorti de la ville. Personne depuis ne l’avait aperçu. Bien des larmes furent versées à cause de lui. La petite Gerda pleura plus que tous.
« Il est mort, disait-elle ; il se sera noyé dans la rivière qui coule près de l’école. »
Et elle recommençait à sangloter. Oh ! que les journées d’hiver lui semblèrent longues et sombres !
Enfin le printemps revint, ramenant le soleil et la joie ; mais Gerda ne se consolait point.
« Kay est mort, disait-elle encore, il est parti pour toujours.
— Je ne crois pas, répondit le rayon de soleil.
— Il est mort : je ne le verrai plus ! dit-elle aux hirondelles.