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II

Le carlin mourut. Ici commence la seconde partie.

Nous étions venus à la ville et logions dans un hôtel, en face de la maison de la dame. Nos fenêtres donnaient sur la cour de cette maison, qui était divisée en deux parties par une cloison de planches. D’un côté étaient des peaux et d’autres matériaux propres à une tannerie. De l’autre il y avait un jardinet où s’ébattait une troupe d’enfants ; c’étaient les petits-fils et les petites-filles de la dame.

Ils venaient d’enterrer le pauvre carlin ; ils lui avaient élevé un superbe mausolée, digne de sa belle race. Ils avaient formé autour une enceinte en débris de vaisselle. Au milieu une bouteille fêlée dressait son goulot vers le ciel.

Après avoir célébré gravement une cérémonie funèbre, les enfants dansèrent en rond autour de la tombe. L’un d’eux, un garçon de sept ans, un esprit pratique, proposa de faire une exposition de ce magnifique monument, et de le laisser voir aux enfants du voisinage. Le prix d’entrée serait un bouton de culotte. Tous les petits garçons en auraient bien un, et beaucoup en donneraient volontiers un second pour une