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pria de répéter cette adresse, mais lentement. Nous le fîmes et elle écrivit : M. le commis… Arrivée là, elle s’interrompit de nouveau, ne sachant pas s’il fallait deux ss. Elle soupira et dit : « Hélas ! je ne suis qu’une femme ! Comment puis-je écrire tous ces mots-là ? »

Le carlin, lui, s’était couché sur le parquet ; il grommelait et ne semblait satisfait qu’à demi. En effet, il n’avait fait le voyage que pour sa santé et son agrément, et on ne lui offrait pas le moindre tapis pour se reposer.

Avec son museau camard et sa bosse de graisse, il était fort laid à voir ; il continuait à gronder sourdement.

« Ne faites pas attention à lui, dit la dame, il ne mord pas, d’abord il n’a plus de dents, et puis c’est une brave bête ; nous l’avons depuis si longtemps qu’il fait partie de la famille, Ce sont mes petits-enfants qui lui gâtent le caractère. Avec leurs poupées, ils font représenter une pièce où l’on se marie, et ils veulent que ce pauvre chien figure le bailli. Cela fatigue le pauvre vieux, et le rend de mauvaise humeur. »

Elle finit par écrire l’adresse et s’en fut, le carlin sous son bras.

Voilà cette première partie de l’histoire, qu’on aurait pu laisser de côté.