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ter, quoiqu’ils aient de mauvaises têtes. Regarde ces quatre sacs suspendus au mur ; mes fils les craignent autant que les autres enfants craignent les verges placées entre la glace et la cheminée. Je sais les faire plier, vois-tu ! et, quand il me plaît, je les enferme dans le sac, où ils restent jusqu’à ce que je trouve bon de les relâcher. Mais en voici un qui rentre. »

C’était le Vent du Nord ; il revenait accompagné d’un froid glacial. De gros grêlons tombaient à terre et des flocons de neige tourbillonnaient dans la caverne. Ce Vent était vêtu d’une culotte et d’une veste de peau d’ours ; un bonnet en peau de chien de mer se rabattait sur ses oreilles ; de longs glaçons pendaient à sa barbe, et les grêlons pleuvaient de dessous le col de sa veste.

« Ne vous approchez pas du feu tout de suite, dit le prince, vous risqueriez d’attraper des engelures au visage et aux mains.

— Des engelures ! répéta le Vent du Nord en riant aux éclats ; des engelures ! rien ne me fait plus de plaisir. Mais qui es-tu, blanc-bec, toi qui oses pénétrer dans la caverne des Vents ?

— C’est mon hôte, dit la vieille, et si tu n’es pas content de cette explication, prends garde au sac ! Tu me connais, je pense ! »

À ces mots le Vent du Nord cessa ses questions