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la poitrine, tu as tué ma nourrice, regarde le trou que tu lui as fait au front.

— Oui ! malheur à moi ! répondit l’aubergiste en tordant ses mains, j’ai encore une fois cédé à mon emportement. Mon cher petit Claus, je te remplirai un boisseau d’argent, et je ferai enterrer ta nourrice comme si elle était ma mère, si tu veux ne pas me trahir. Le bourreau me couperait la tête que tu n’en serais pas plus avancé, et cela me ferait beaucoup de mal, à moi. »

Claus accepta, reçut un troisième boisseau d’argent, et chargea l’aubergiste de l’enterrement.

Revenu chez lui, il envoya un garçon chez grand Claus pour lui emprunter un boisseau vide.

« Qu’est-ce à dire ? s’écria celui-ci ; je ne l’ai donc pas tué ! Il faut que je le voie moi-même. »

Et il se rendit aussitôt auprès de petit Claus avec le boisseau.

Comme il ouvrit de grands yeux en apercevant tout cet argent ! « Comment as-tu gagné ce trésor ? demanda-t-il.

— Tu as tué ma nourrice à ma place ; j’ai vendu son corps, et l’on m’en a donné un boisseau d’argent.

— C’est un bon prix ! » dit grand Claus.

Puis il se dépêcha de rentrer chez lui, prit une hache et tua sa vieille nourrice. Ensuite il la plaça