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« Un boisseau d’argent pour chacune, répondit grand Claus.

— Es-tu fou ? crois-tu que nous ayons de l’argent par boisseaux ?

— Des peaux ! des peaux ! continua-t-il, qui veut acheter des peaux ? » Et, si quelqu’un les marchandait : « Un boisseau d’argent pour chacune, répondait-il toujours.

— Il veut se moquer de nous, » s’écria enfin tout le monde. Puis les cordonniers prirent leurs courroies, les corroyeurs leurs tabliers, et ils se mirent à frapper rudement grand Claus.

« Nous arrangerons si bien ta peau, qu’elle deviendra rouge et bleue, dirent-ils ; veux-tu te sauver, veux-tu te sauver ! »

Et grand Claus, au milieu des coups, se sauva hors de la ville.

« Bon ! dit-il une fois rentré chez lui ; c’est petit Claus qui est la cause de tout cela. Je vais le tuer. »

Cependant la vieille nourrice de petit Claus était morte, et, quoiqu’elle se fût montrée bien méchante envers lui, il la pleura. Il coucha la femme morte dans son lit, pour voir s’il ne pourrait pas la rappeler à la vie, et resta toute la nuit dans un coin, sur une chaise.

Au milieu de la nuit, la porte s’ouvrit, et grand Claus entra avec sa hache. Connaissant l’endroit