Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donné l’hospitalité, je te céderai le sorcier pour un boisseau rempli d’argent, mais fais-moi bonne mesure.

— Tu seras satisfait ; seulement, je te priera d’emporter le coffre ; je ne veux pas qu’il reste une heure encore dans la maison. Peut-être le diable y est-il toujours. »

Sur ce, petit Claus donna au paysan son sac avec la peau sèche ; il reçut en échange tout un boisseau rempli d’argent, et, par-dessus le marché, une grande brouette pour transporter l’argent et le coffre.

« Adieu ! » dit-il, et il s’éloigna.

De l’autre côté de la forêt, il s’arrêta sur un pont tout neuf, qui servait à traverser une rivière profonde, et il dit à haute voix : « Que ferais-je de ce mauvais coffre ? Il pèse comme s’il était rempli de pierres. Je suis déjà fatigué de le rouler ; il vaut mieux que je le jette dans la rivière. Si l’eau le porte à ma maison, tant mieux, sinon je m’en passerai. »

Puis il souleva le coffre d’une main, comme s’il voulait le jeter dans l’eau.

« Attends donc, attends donc ! s’écria le chantre dans le coffre, laisse-moi d’abord sortir.

— Ouf ! s’écria petit Claus, feignant de s’effrayer le diable y est encore, il faut que je le noie bien vite !