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— Un sorcier, répondit Claus ; il ne veut pas que nous mangions du riz. Il me dit que, par un effet de sa magie, il se trouve dans le four un rôti, du poisson et un gâteau.

« Ce n’est pas possible, » dit le paysan en ouvrant promptement le four ; il découvrit les mets superbes que sa femme y avait serrés, et crut que le sorcier avait fait ce prodige. La femme, sans oser rien dire, posa tout sur la table, et ils se mirent à manger du poisson, du rôti et du gâteau.

Claus fit de nouveau craquer sa peau.

« Que dit-il à présent ? demanda le paysan.

— Il dit que, près du four, il a fait venir trois bouteilles de vin. »

La femme leur servit le vin, et son mari se mit à boire en s’égayant de plus en plus. Il eût bien voulu posséder un sorcier pareil à celui du sac de petit Claus.

« Je voudrais qu’il me montrât le diable, dit le paysan ; cela me ferait plaisir, car je suis tout à fait en train.

— Mon sorcier peut tout ce que je lui demande. » Puis il fit craquer le sac : « Entends-tu ? il dit que oui. Mais le diable est bien terrible à voir.

— Oh ! je n’ai pas peur. Quelle mine a-t-il ?

— Il paraîtra devant nous sous la forme d’un chantre.