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saluait amicalement de la tête, il devint bien content ; et fier, de pouvoir labourer son champ avec cinq chevaux, il fit claquer son fouet en s’écriant : « Hue donc, mes chevaux !

— J’apprendrai le hue donc ! à tes chevaux, » dit le grand Claus ; puis il prit une massue, et appliqua un coup si fort au front du cheval de petit Claus qu’il tomba mort sur-le-champ.

Son maître se prit à pleurer et à se lamenter ; ensuite il écorcha la bête morte, fit sécher la peau au vent, la mit dans un sac, et se rendit à la ville pour la vendre.

Le chemin était long et passait par une grande forêt ; il faisait un temps affreux. Petit Claus s’égara, et avant qu’il eût retrouvé le bon chemin, la nuit survint ; il lui fallut renoncer à rentrer en ville.

Près de la route se trouvait une grande ferme, et, quoique les volets fussent fermés, on y voyait briller de la lumière. « Peut-être j’y pourrai passer la nuit, » pensa-t-il, et il frappa à la porte.

La femme lui ouvrit ; mais, lorsqu’elle apprit ce qu’il voulait, elle lui dit de passer son chemin ; son mari était sorti, et elle ne recevait pas d’étrangers.

« Soit, je coucherai dehors, » répondit-il. Et la femme referma la porte.

Près de la maison était une grange au toit de