Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Que vas-tu faire de ce briquet, demanda le soldat.

— Cela ne te regarde pas. Tu as eu ton argent ; donne-moi le briquet.

— Pas tant de sornettes ! dis-moi tout de suite ce que tu vas en faire, ou je tire mon sabre et je te décapite.

— Non ! » répondit la sorcière.

Le soldat lui coupa la tête. La voilà étendue ; lui, il noua son argent dans le tablier, le chargea sur son dos, mit le briquet dans sa poche, et se rendit à la ville.

C’était une bien belle ville. Il entra dans la meilleure auberge, demanda la meilleure chambre et ses mets de prédilection : il était si riche !

Le domestique qui devait cirer ses bottes trouva étonnant qu’un seigneur aussi riche eût de vieilles bottes si ridicules. Le soldat n’avait pas encore eu le temps de les remplacer ; ce ne fut que le lendemain qu’il se procura de belles bottes et des vêtements tout à fait élégants. Voilà donc le soldat devenu grand seigneur. On lui fit l’énumération de tout ce qu’il y avait de beau dans la ville on lui parla du roi et de la charmante princesse, sa fille.

« Comment faire pour la voir ? demanda le soldat.

— C’est bien difficile ! lui répondit-on. Elle de-