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— Vois tu ce grand arbre ? continua la sorcière en désignant un arbre tout voisin ; il est entièrement creux ; monte au sommet, tu verras un grand trou ; laisse-toi glisser par ce trou jusqu’au fond de l’arbre. Je vais te passer une corde autour du corps pour pouvoir te hisser quand tu m’appelleras.

— Que ferai-je dans l’arbre ? demanda le soldat.

— Tu chercheras de l’argent. Une fois au fond de l’arbre, tu te trouveras dans un grand corridor bien éclairé, car il y brûle plus de cent lampes. Tu verras trois portes ; tu pourras les ouvrir, les clefs sont aux serrures. Si tu entres dans la première chambre, tu apercevras, au milieu du plancher, une grosse caisse avec un chien dessus. Les yeux de ce chien sont grands comme des tasses à thé, mais n’y fais pas attention. Je te donnerai mon tablier à carreaux bleus, tu l’étendras sur le plancher ; marche alors courageusement sur le chien, saisis-le, dépose-le sur mon tablier, ouvre la caisse et prends-y autant de sous que tu voudras. Tous sont de cuivre ; si tu aimes mieux l’argent, entre dans la seconde chambre. Là est assis un chien dont les yeux sont aussi grands que la roue d’un moulin : n’y fais pas attention, mets-le sur mon tablier, et prends de l’argent à ta guise. Si c’est de l’or que tu préfères, tu en auras aussi autant que tu voudras ; pour cela, il te suffit d’en-