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— Je n’en ai jamais entendu parler, reprit l’aide de camp, mais je le chercherai et je le trouverai. »

Mais où le trouver ? L’aide de camp monta et descendit tous les escaliers, traversa les corridors et les salles, interrogea tous ceux qu’il rencontra, mais personne n’avait entendu parler du rossignol.

Il retourna donc auprès de l’empereur et dit que les gens qui avaient écrit cela dans leurs livres avaient sans doute voulu faire un conte. « Votre Majesté impériale ne peut pas imaginer tout ce qu’on s’amuse à écrire. Ce ne sont partout qu’inventions et que fantasmagories.

— Mais le livre où je l’ai lu, dit l’empereur, m’a été envoyé par le puissant empereur du Japon, et par conséquent il ne peut renfermer de mensonges. Je veux entendre le rossignol ; il faut qu’il soit ici ce soir : je lui accorde ma haute faveur ; et, s’il ne vient pas, j’ordonne que l’on marche sur le ventre de tous les courtisans quand ils auront soupé.

— Tsing-pè ! » dit l’aide de camp, et il recommença à monter et à descendre les escaliers, et à traverser les salles et les corridors ; et la moitié des courtisans le suivirent, car ils n’avaient pas la moindre envie qu’on leur marchât sur le ventre.