Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

navires pouvaient aborder presque sous les arbres. Un rossignol avait établi sa demeure dans une des branches suspendues, au-dessus des flots, et il chantait si délicieusement que les pauvres pêcheurs, préoccupés pourtant de bien d’autres choses, s’arrêtaient pour l’écouter pendant la nuit, au lieu de marcher pour retirer leurs filets.

« Ah Dieu ! que c’est beau ! » disaient-ils. Cependant ils étaient obligés de songer à leur travail et de renoncer aux chants de l’oiseau ; mais, la nuit suivante, ils s’arrêtaient de nouveau et s’écriaient encore : « Ah Dieu ! que c’est beau ! »

De tous les pays du monde, les voyageurs se dirigeaient vers la ville de l’empereur. Tous en étaient émerveillés, ainsi que du château et du jardin ; mais lorsqu’ils avaient entendu le rossignol, ils disaient tous : « Voilà ce qui est le plus prodigieux ! »

Et les voyageurs, à leur retour, racontaient toutes ces merveilles, et les savants composèrent des ouvrages sur la ville, sur le château et sur le jardin. Le rossignol ne fut point oublié ; il eut même la meilleure part, et ceux qui savaient faire des vers écrivirent de brillants poëmes en l’honneur du rossignol de la forêt, qui chantait près du grand lac.

Ces livres se répandirent, et quelques-uns ar-