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prit courage, serra bien le coton autour du pauvre oiseau, alla chercher une feuille de menthe qui lui servait de couverture, et la lui posa sur la tête.

La nuit suivante, se rendant encore auprès du malade, elle le trouva vivant, mais si faible que ses yeux s’ouvrirent à peine un instant pour regarder la petite fille, qui tenait à la main, pour toute lumière, un morceau de vieux bois luisant.

« Je te remercie, charmante petite enfant, dit l’oiseau souffrant ; tu m’as bien réchauffé. Dans peu, je reprendrai toutes mes forces et je m’envolerai dans l’air, aux rayons du soleil.

— Hélas ! répondit Poucette, il fait froid dehors, il neige, il gèle ; reste dans ton lit. J’aurai soin de toi. »

Ensuite, elle lui apporta de l’eau dans une feuille de fleur. L’oiseau but et lui raconta comment, ayant déchiré une de ses ailes à un buisson d’épines, il n’avait pu suivre les autres aux pays chauds. Il avait fini par tomber à terre, et, de ce moment, il ne se rappelait plus rien de ce qui lui était arrivé.

Pendant tout l’hiver, à l’insu de la souris et de la taupe, la petite Poucette soigna ainsi l’hirondelle avec la plus grande affection. À l’arrivée du printemps, lorsque le soleil commença à réchauffer la terre, l’oiseau fit ses adieux à la petite