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mon père, lui, préfère ce qui est joyeux et plaisant.

— Soyez tranquille ! ma corbeille de noces ne sera remplie que d’aventures. »

Ils se séparèrent ; et la princesse lui fit cadeau d’un sabre incrusté de pièces d’or, qui certes lui arrivaient à propos.

Il courut s’acheter une nouvelle robe de chambre, puis il s’assit dans la forêt pour inventer quelque histoire. D’abord, il éprouva beaucoup de difficultés, car ce n’est pas chose facile que de faire des contes ; mais enfin il réussit, et le samedi suivant il était prêt.

Le roi, la reine et toute la cour étaient venus prendre le thé chez la princesse ; le fils du marchand y fut reçu avec la plus grande amabilité.

« Veuillez nous raconter quelque aventure, dit la reine ; quelque chose de sensé et d’instructif.

— Ou quelque chose qui fasse rire, ajouta le roi.

— Avec plaisir, » répondit le jeune homme.

Et il raconta ce que vous allez entendre.

« Il y avait un jour un paquet d’allumettes extrêmement fières de leur haute naissance. Leur souche, c’est-à-dire le grand sapin dont chacune d’elles représentait un fragment, avait été jadis un des arbres les plus considérables de la forêt. Les allumettes étaient placées dans la cuisine,