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toute fortune que quatre sous ; pour garde-robe qu’une paire de pantoufles et une vieille robe de chambre. Tous ses amis, ne pouvant plus se montrer dans la rue avec lui, l’abandonnèrent à la fois ; un d’eux néanmoins eut la bonté de lui envoyer un vieux coffre avec ces mots : « Fais ton paquet. » Certes le conseil était bon ; mais, comme le pauvre garçon n’avait rien à emballer, il se mit lui-même dans le coffre.

Ce coffre était bien bizarre : en pressant la serrure, il s’enlevait dans les airs comme un oiseau.

Le fils du marchand, dès qu’il eut connaissance de cette propriété merveilleuse, s’envola par la cheminée vers les nuages, et alla toujours devant lui. Le coffre craquait ; il eut peur qu’il ne se brisât en deux et ne lui fît faire un saut terrible. Cependant il arriva sain et sauf dans le pays des Turcs.

Après avoir caché son équipage dans la forêt, sous les feuilles sèches, il se rendit à la ville, où son arrivée n’étonna personne, vu que tous les Turcs marchaient comme lui, en robe de chambre et en pantoufles. En parcourant les rues, il rencontra une nourrice et un petit enfant.

« Nourrice turque, demanda-t-il, quel est ce grand château, près de la ville, dont les fenêtres sont si hautes ?