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mais je ne suis sortie par un temps comme celui-là.

— Quelquefois on se fatigue même du bien, » répondit le sorcier.

Elle lui raconta que Jean avait deviné juste la seconde fois. S’il réussissait encore le lendemain, c’en était fait ; elle ne pourrait plus retourner à la montagne ni pratiquer ses sortiléges. Elle en était bien affligée.

« Cette fois, il ne devinera pas, dit le sorcier, ou il faudrait qu’il fût plus grand sorcier que moi. En attendant, amusons-nous. »

Il prit la princesse par les deux mains, et ils dansèrent en rond avec les deux fantômes et les feux follets qui étaient dans la salle. Les araignées rouges sautaient joyeusement sur le mur, les fleurs de feu étincelaient ; le hibou battait du tambour, le cri-cri chantait, les sauterelles noires jouaient de la guimbarde. En vérité, le bal était fort animé !

Lorsqu’ils eurent assez dansé, la princesse dut s’en retourner, pour qu’on ne s’aperçût pas de son absence au château. Le sorcier offrit de l’accompagner.

Ils s’envolèrent par le mauvais temps, et le compagnon de voyage usa ses trois verges sur leurs épines dorsales. Jamais le sorcier ne s’était promené sous une grêle semblable. Près du châ-