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veille, salua d’un air gracieux, et donnant sa main à Jean : « Bonjour, mon cher, » lui dit-elle.

Jean devait donc deviner à quelle chose elle avait pensé. Elle le regardait amicalement, mais au mot de soulier, son visage devint blanc comme la craie, et tout son corps trembla. N’importe ; il avait deviné juste.

Pour le coup, qui fut content ? ce fut le vieux roi ! Il fit une culbute de première force, et tout le monde battit des mains, pour lui comme pour Jean.

Le compagnon de voyage fut bien heureux aussi, quand il apprit ce premier succès. Jean joignit les mains et remercia le bon Dieu, qui certainement l’aiderait encore aux deux autres épreuves. Le lendemain, il devait deviner la seconde énigme.

Ce soir-là se passa comme celui de la veille. Lorsque Jean se fut endormi, le compagnon de voyage suivit la princesse dans la montagne et la battit plus fort encore que la veille, car il avait pris deux verges. Personne ne le vit, et lui entendit tout : la princesse devait penser à son gant ; il raconta cela à Jean comme s’il l’avait rêvé. Rien n’était donc plus facile à Jean que de deviner juste une seconde fois, et ce fut au château une indicible joie. Toute la cour fit des culbutes à l’imitation de son roi ; mais la princesse s’étendit sur