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fois qu’il soufflait, faisait résonner leurs squelettes, et les petits oiseaux s’enfuyaient pour ne plus revenir. Toutes les plantes s’attachaient à des ossements, et il y avait des têtes de morts qui riaient dans les pots de fleurs et qui grinçaient des dents. Quel jardin pour une princesse !

« Tu vois, dit le vieux roi ; tu n’auras pas un meilleur sort que ceux qui sont ici. Renonce plutôt à ton entreprise, tu me rendrais malheureux : je souffre tant de ces horreurs ! »

Jean baisa la main du bon vieux roi, et dit que tout irait bien, tant il aimait la princesse.

En ce moment, elle entrait avec ses dames dans la cour du château, et ils allèrent tous les deux lui souhaiter le bonjour. Avec une grâce infinie, elle tendit sa main à Jean, qui l’aima plus que jamais, et prétendit qu’on était dans l’erreur en l’accusant d’être une mauvaise sorcière. Ensuite, ils montèrent dans le grand salon, où de petits pages leur présentèrent de la confiture et des macarons ; mais le vieux roi était si affligé qu’il ne put rien manger : d’ailleurs les macarons étaient trop durs pour lui. Il fut décidé que Jean reviendrait le lendemain au château, et qu’en présence des juges et de tout le conseil, il essayerait de deviner la première énigme. S’il s’en acquittait bien, il reviendrait encore deux fois. Mais, jusqu’à ce