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se tenir gentiment tranquilles ; elle allait leur faire du thé pour qu’elles pussent redevenir joyeuses et se lever le lendemain matin. Puis elle ferma les rideaux autour du petit lit, afin que le soleil ne tombât pas sur leurs yeux.

Pendant toute la soirée, elle ne put s’empêcher de songer à ce que lui avait raconté l’étudiant, et, au moment de se coucher, elle se dirigea d’abord vers les rideaux des fenêtres, où se trouvaient les magnifiques fleurs de sa mère, jacinthes et tulipes, et leur dit tout bas : « Je sais que vous irez au bal cette nuit. »

Les fleurs firent comme si elles ne comprenaient rien et ne remuèrent pas une feuille ; ce qui n’empêcha pas Ida de savoir ce qu’elle savait.

Quand elle fut couchée, elle pensa longtemps au plaisir que ce devait être de voir danser les fleurs dans le château du roi. « Mes fleurs y sont-elles allées ? » Et elle s’endormit. Elle se réveilla dans la nuit : elle avait rêvé des fleurs, de l’étudiant et du conseiller qui l’avait grondé. Tout était silencieux dans la chambre où Ida reposait. La veilleuse brûlait sur la table, et le père et la mère dormaient.

« Je voudrais bien savoir si mes fleurs sont encore dans le lit de Sophie ! Oui, je voudrais le savoir. »

Elle se leva à moitié et jeta les yeux sur la