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troupe de jeunes filles portant chacune une brillante étoile dans les cheveux.

Le Vent d’Est lui donne la feuille de l’oiseau phénix, et la fée, transportée de joie, prenant le prince par la main, l’introduit dans son château, dont les murs semblent tapissés de feuilles de tulipes bigarrées, et dont le plafond, d’une hauteur incommensurable, n’est qu’une grande fleur rayonnante.

Le prince, s’étant approché d’une fenêtre, aperçut l’arbre de la science avec le serpent, et non loin de là, Adam et Ève.

« N’ont-ils pas été chassés ? » demanda-t-il.

La fée sourit et lui expliqua comment le temps avait imprimé une image sur chaque carreau, et comment ses images, bien différentes des peintures ordinaires, étaient douées de la vie. Les feuilles des arbres y remuaient, les hommes allaient et venaient, comme dans une glace ; oui, tous les événements de ce monde se reflétaient ainsi dans les vitres en tableaux animés, que le temps seul avait pu produire. Le prince y vit aussi le rêve de Jacob, l’échelle touchant le ciel, et les anges répandus sur les degrés avec leurs ailes ouvertes.

Arrivé dans une autre salle grande et élevée dont les murs semblaient transparents, il se trouva entouré de mille figures, toutes plus belles les unes que les autres. C’étaient les bienheureux,