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chaque année, pendant quelques mois, un peu Provençal, je suis venu après lui vivre des jours analogues aux siens dans les lieux mêmes où il les a vécus. Cette chambre fut la sienne, j’écris ces lignes sur le bureau qui fut le sien, je feuillette les livres que sa main a annotés ; son regard, en traversant cette fenêtre, rencontrait les mêmes branches découpées sur le même fond de ciel. Si cet avant-propos peut présenter quelque intérêt, c’est à la condition seule que j’y précise un peu le cadre familier à Autran et qui me l’est devenu maintenant à moi-même

L’auteur des Poèmes de la Mer partageait l’année entre Paris, au printemps, Marseille, en hiver, et ses deux « campagnes », comme on dit ici, non sans une pointe d’accent : Pradine et La Malle.

En Vaucluse, vis-à-vis le village de Grambois, au pied du Luberon, dans un pays assez rude, très pittoresque avec ses « essariades » de terrain rouge et ses chênes trapus, Pradine mérite la dénomination de château, dont on abuse parfois en Provence. La maison, bâtie sur les ruines d’un