Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bile pendant que mon esprit retourne en arrière et se reporte au milieu de personnes qui ne sont plus. C’est qu’une maison bien connue a frappé mes yeux, et que mes regards s’attachent malgré moi aux fenêtres d’un salon fermé qui réveille une foule de souvenirs.

Ainsi, près de la vieille et mystérieuse église de Saint-Germain-des-Prés, une maison qui me semble à présent triste et sombre me retient malgré moi en me retraçant des joies disparues ; là ont vécu longtemps, là se sont réunis pendant des années, des amis pour mon cœur, qui étaient aussi des étoiles pour la foule.

Là, je vins souvent, toute parée de corps et d’âme, car les fraîches et vives couleurs des plus jolies toilettes avaient moins de fraîcheur et de vivacité que les enchantements infinis qui remplissaient alors mon âme ! J’arrivais donc l’esprit animé de mille idées, le cœur plein de mille émotions, et j’apportais tout cela dans une heureuse famille, où je trouvais les mêmes dispositions ; c’étaient, à l’arrivée, des