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J’y présentai aussi M. Martinez de la Rosa, cet homme d’État qui est un homme de lettres distingué, dont le caractère modéré fut souvent en butte aux exagérations des partis qui divisèrent l’Espagne, et dont la douceur naturelle trouva dans la vertu la force de leur résister.

Les révolutions amenèrent encore chez Gérard une foule d’illustres réfugiés. Il y eut d’abord la belle princesse Belgiojoso, aussi remarquable par son esprit que par une beauté dont le caractère avait quelque chose de particulier qui frappait étrangement, et dont la vie est aussi remplie d’excentricités que sa figure présente de traits bizarres. — Sa vive imagination, excitée par les scènes tumultueuses de notre époque, ne pouvait se restreindre aux paisibles émotions et aux succès féminins que l’on trouve dans les salons. Il lui fallait les émotions de la révolte et les succès du forum. Je dois citer encore le savant Orioli, l’aimable comte Pepoli, le bon marquis Ricci, et cet esprit élevé, généreux, dévoué au bien, au beau, au bon, le comte Mamiani della Rovère.

Outre les mercredis parisiens, j’étais invitée à aller les lundis à Auteuil, où Gérard avait une ma-