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défauts ou les qualités du souverain. Louis-Philippe croyant devoir montrer des habitudes communes, tout prit à l’instant en France un air vulgaire et des idées mercantiles : ce ne fut plus le beau et le bien qu’on chercha dans les arts, mais le facile et le prompt, et ce ne fut plus la gloire, mais l’argent qui dut être le but ; les rivalités prirent donc un caractère d’envie et d’animosité participant de la bassesse du sentiment qui les inspirait. En France, un souverain qui n’aime que le beau moral et le beau matériel élève à l’instant le cœur et l’intelligence de tous les Français ; on fait alors des prodiges à la guerre, pendant que des prodiges d’un autre genre s’élèvent comme par enchantement.

Les salons de Gérard avaient donc perdu leur plus grand charme après 1830 ; les élégants seigneurs et les poëtes distingués y étaient un peu trop remplacés par des rapins barbus et des poëtes incompris ; je m’aperçus d’autant plus de ce triste changement, que des malheurs personnels m’avaient tenue loin des réunions pendant plusieurs années. Il m’arriva depuis, après une autre révolution et une autre absence du salon d’un homme