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C’était le comte de Forbin, élégant, aimable et portant également bien deux situations fort différentes, celle de gentilhomme et celle d’artiste ; elles se résumèrent plus tard pour ainsi dire dans sa position de directeur des musées. C’était Guérin, le peintre charmant d’Énée racontant à Didon ses aventures et de plusieurs beaux tableaux qui eurent le don de plaire vivement au public et d’être fort maltraités par la critique. L’on voyait encore chez Gérard Pozzo di Borgo, cet Italien aimable et rusé, qui faisait à Paris de la diplomatie russe avec le titre d’ambassadeur. Puis le comte de Saint-Aignan, élégant et aimable seigneur, qui peignait comme un artiste ; le célèbre graveur, baron Desnoyers ; M. Heim, que la gloire est obligée d’aller chercher, tant il est uniquement absorbé par l’amour de l’art, etc.

La société étant fort nombreuse et divisée dans quatre pièces, il se formait de petites réunions dans la grande ; chacun trouvait dans l’innombrable variété de ce salon à choisir selon ses goûts, et je ne tardai pas à avoir mon petit groupe de causeurs qui venaient se réunir autour de moi ; je n’entrais presque jamais dans le salon où l’on