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vus réunis chez la même personne, dans l’éclat de la jeunesse et de la joie ! Jamais navigateurs n’avaient ramené au port leur navire, après plus d’orages, plus de dangers, plus d’avaries !… Mais on revoyait le sol français et les rois auxquels on était resté fidèle !

Parmi ceux qui rentrèrent en France avec les princes, étaient quelques membres de la noble famille de la Tour du Pin. Je n’oublierai jamais l’un d’eux, le comte de la Tour du Pin de la Charce, beau, aimable, de belles manières, pleines de grâce : il est resté dans mon esprit comme le type de l’élégance gracieuse et digne des grands seigneurs, chez qui tout respirait la grandeur et l’urbanité.

Je vis là aussi le marquis de Boufflers ; mais il était vieux, court, gros, mal habillé ; et j’ai regretté de l’avoir vu ainsi : cela me gâtait l’image que je m’étais faite de ce charmant cavalier d’autrefois, si élégant, si spirituel et si gracieux. Il en était de même pour son beau-fils, le marquis de Sabran : rien non plus en lui ne faisait valoir son esprit distingué. Cependant, dès que l’un et l’autre parlaient, on reconnaissait des natures su-