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on apporta des coupes de cristal remplies de diamants, que l’on servit aux dames à pleines cuillerées. La princesse remarquant cette magnificence, il lui dit tout bas :

— Puisque c’est vous que je fête, comment vous étonnez-vous de quelque chose ?

Plus tard, ayant appris qu’elle manquait de souliers de bal, qu’habituellement elle faisait venir de Paris, Potemkin fit partir un exprès, qui courut jour et nuit et rapporta les souliers.

L’on disait aussi que, pour offrir à cette princesse Dolgorouki un spectacle qu’elle désirait, il avait fait donner l’assaut à la forteresse d’Otsrafoff plus tôt qu’il n’était convenu et peut-être qu’il n’était prudent de le faire.

Potemkin était alors le favori de l’impératrice.

Mais la princesse Dolgorouki avait aussi des magnificences du meilleur goût. Lorsque madame Lebrun eut fait d’elle un beau portrait, l’artiste reçut une belle voiture et un bracelet fait d’une tresse de ses cheveux, sur laquelle des diamants étaient disposés de manière qu’on y lisait :


ORNEZ CELLE QUI ORNE SON SIÈCLE.