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tant il ne faut pas oublier que la peinture possédait alors, pour ne citer que les plus illustres, Gérard, Guérin, Gros, Girodet ; les sciences avaient un Laplace, un Cuvier, et plusieurs autres !…

Que de richesses intellectuelles pour la vie de salon ! que de trésors pour la science ! Alors les plus célèbres vivaient dans la société et y trouvaient un délassement à leurs travaux. Ce fut encore une chose remarquable de la Restauration que cette urbanité des gens distingués. Ils se cherchaient pour échanger de bonnes idées, de bons sentiments et de bons procédés. L’amour commun du beau et du bien est le meilleur lien des esprits, et, grâce à lui, la société était une, malgré les nombreux salons où elle pouvait se réunir.

Ainsi l’on recevait chez M. le comte de Chabrol, alors préfet de Paris, tout ce qu’il y avait d’écrivains en renom, d’hommes éminents dans les arts, dans les sciences, et aussi les gens de la cour et de la ville, qui se plaisaient avec eux.

Chez madame la duchesse de Duras, auteur de quelques romans pleins de grâce et d’esprit, il y avait plus d’éléments aristocratiques qu’ailleurs ;