Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vu ni cherché un seul instant le réel, le vrai, le positif, s’avisa de vouloir écrire l’histoire.

Oui, l’histoire contemporaine, l’histoire ardente et compliquée de notre époque, où la plus ingénieuse sagacité et le plus grand esprit de justice ont peine à dire la vérité et ne peuvent le faire qu’en soulevant les passions, les haines et les vengeances.

Pauvre cher d’Arlincourt ! mouton révolté qui voulut un jour hurler avec les loups !

Mal lui en prit, et il eut mille chagrins pour son Histoire de la République romaine. Passe encore si c’eût été la république de Brutus et de Scipion ; elle est trop loin de nous pour qu’il lui arrivât malheur s’il s’était trompé sur les intentions de ses héros. Mais il écrivit l’histoire de cette récente république dont les défenseurs ne se percèrent pas le cœur de leur épée, comme Caton, quand ils se virent vaincus, mais percèrent le cœur de d’Arlincourt quand ils se crurent calomniés.

On lui fit un procès en diffamation, à lui, le plus candide des hommes ; un procès en police correctionnelle, à lui, le plus poétique des élégants écrivains !