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descendit dans la rue pour admirer une somptueuse voiture avec ses armes. Deux magnifiques chevaux, deux grands laquais en riche livrée ; oui, deux… C’était une tenue d’ambassadeur en visite officielle. Il fallut aussi qu’on admirât toutes les dorures de son appartement, et c’est alors qu’il eut, rue Neuve-des-Capucines, où sa femme possédait une belle maison, des réceptions dont je voudrais laisser ici un souvenir, quoique cela ne fût point ce que j’appelle un salon. C’était trop nombreux, on y était trop étranger les uns aux autres. C’étaient des fêtes, mais des fêtes où l’intelligence était pour quelque chose, où on lui rendait hommage, où on la mettait de pair avec les plus grands et les plus riches, ce qui ne se voit pas toujours, même à notre époque d’égalité… Il y avait donc chez d’Arlincourt un luxe intellectuel mis en évidence et en honneur. Il aimait tout ce qui brille ! Nous avons vu là tout ce qui était vraiment célèbre dans les arts et dans les lettres, joint à tout ce que l’aristocratie a de plus élevé dans les vieux noms, ou de plus illustre dans les nouveaux. Cela se passait en 1850, en pleine république.

En fait de noblesse, il y avait des Bourbons ! les