Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La mort frappa ses vieux amis, ses plus dévoués admirateurs. Et il continuait à faire et à dire ses vers.

Puis vinrent les tristes journées de 1830, où les classiques et les romantiques politiques se livrèrent un combat sanglant. Parceval dit toujours ses vers.

Enfin il s’aperçut de la désertion de ses auditeurs, et, quand il demanda :

— Où donc est un tel ? et qu’on répondit :

— Il est préfet.

— Lui, s’écria-t-il, qui pouvait être poëte ! Et tel autre ?

— Député.

— Lui qui faisait une tragédie ! Et celui-là ?

— Mort aux journées de Juillet.

— Sans avoir achevé son ode ! grand Dieu ! Mais le plus jeune de nous tous ?

— Il écrit contre Racine !

Alors une indicible tristesse s’empara de l’âme de Parceval ; mais il ne cessa point de faire des vers. Seulement, au lieu de trois cents qu’il faisait chaque matin, il n’eut plus de force que pour deux cents… puis il n’en fit plus que cent, et cela alla