guisé. Oh ! il fallait toute la gentillesse de la jeune fille de la maison pour exciter la curiosité de graves personnages au point de les soumettre à cette décision. Cela n’était point sans quelques inconvénients ou avantages, comme il plaira de les nommer. Ainsi je vis là, dans un bal déguisé, un jeune ambitieux qui rêvait les plus hautes destinées, et dont j’entendais souvent parler comme d’un homme sérieux parmi les plus sérieux ; jusque-là sa figure m’était inconnue. Ce jeune homme grave, qui avait déjà discuté dans des parlottes[1] plusieurs questions difficiles de la politique, espérait sans doute trouver dans cette réunion quelque personne importante utile à ses projets. Les ambitieux ne s’amusent qu’avec l’idée que cela doit leur servir à quelque chose ; mais celui-là était un peu embarrassé pour avoir un costume. Un de ses amis venait, heureusement pour lui, de jouer à la campagne une petite pièce du théâtre du Palais-Royal, intitulée Fich-t-on-Kan, et, en ayant gardé un costume de Chinois, l’en affubla presque à son insu, tant son esprit, préoccupé des as-
- ↑ Petites réunions en vogue alors, où se réunissaient, pour faire des discours, quelques jeunes gens qui visaient à la députation.