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tiques remplissaient sa maison. C’est qu’il se moquait en lui-même des uns et des autres, n’avait plus de conviction sur rien, et ne songeait qu’à vivre joyeusement avec le plus d’argent possible. Le besoin d’une vie douce et bonne lui était venu avec son âge mûr, car sa jeunesse ardente et passionnée avait eu des dévouements de tous genres, et peut-être l’expérience de ce qu’ils rapportent de notre temps lui avait-elle fait concentrer sur lui-même toutes ses sympathies.

Mais, à mesure qu’il avait moins aimé les autres, il les avait loués davantage, sans doute pour les dédommager en paroles de ce qu’il leur retirait en affection ; puis il ne voulait pas être troublé dans ses prétentions, et alors il faut bien flatter celles de chacun. Jamais la louange n’eut des formules plus variées pour exalter des choses plus médiocres. Nulle part il n’a été proclamé plus de grands hommes dont jamais le public n’entendit parler qu’il ne s’en est élevé sur le pavois dans le salon de Charles Nodier !

Les épithètes les plus laudatives étant prodiguées à des choses faibles, mauvaises, parfois ridicules, il ne fut plus possible de s’en servir pour