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La duchesse souffrait de tout cela ; on le sentait même sous sa gaieté et malgré son courage ; sa santé en était altérée. La dernière fois que je la vis chez elle, elle était souffrante et couchée ; pourtant elle travaillait encore sur son lit, où des papiers étaient épars. Elle s’était interrompue pour me recevoir ; son visage était fatigué. Je voulus écarter le pupitre et l’écritoire pour qu’elle prît quelque repos.

— Non, me dit-elle, causons un moment, cela me fera du bien, puis je me remettrai à mon travail ; le libraire doit le payer en le recevant, et j’ai besoin d’argent.

J’en eus le cœur serré, bien qu’elle se mît à rire et à parler gaiement de projets joyeux, de fêtes et de comédies.

Ce fut avec tristesse que je la quittai ; j’emportai même une vague inquiétude, car j’avais déjà remarqué que la maladie est toujours et que la mort est souvent la suite du chagrin. Une certaine modération de caractère et de position défend la vie contre tout ce qui l’empêche d’arriver à la vieillesse, et ceux qui parviennent à ses dernières limites ont fait certainement preuve d’une