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avec un grand succès, sous le nom de mademoiselle Plessy.

J’eus le bonheur de l’avoir pour jouer le premier rôle dans une petite pièce que je donnai alors, le Mariage raisonnable ; elle y fut charmante, bien qu’elle n’eût que seize ans et qu’elle jouât un rôle de veuve au-dessus de cet âge. Sa beauté était resplendissante et lui eût à elle seule valu d’immenses succès. On raconta alors qu’un lord anglais, jeune, beau, immensément riche, membre du parlement, et fort épris de la jeune et belle actrice, lui avait fait cette proposition :

— Voulez-vous quitter le théâtre, devenir ma femme et habiter un magnifique château dans le Northumberland ? Moi, j’y resterai neuf mois de l’année avec vous, et je n’irai à Londres que pour le temps de la session. Nous passerons ainsi, en tête à tête, les belles années de la première jeunesse ; puis, quand vous atteindrez trente ans, nous irons ensemble à Londres, où vous serez présentée et accueillie partout comme une des plus grandes dames de l’Angleterre.

L’actrice refusa.

Le temps a passé depuis cette époque ; l’actrice