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CHAPITRE VII


Constitution intérieure de l’ÉgIise. — Composition et fonctionnement du Saint-Synode. — Membres effectifs et membres assistants. — Le haut procureur et sa chancellerie. — Cléricalisme orthodoxe. — La censure spirituelle. — Les évêques et les grades épiscopaux. — Grandeur des diocèses. — Les consistoires diocésains. — Influence des secrétaires de consistoire. — Les entrepreneurs de divorces. — Conciles provinciaux. — Centralisation et caractère bureaucratique de l’Église russe.


Examinons maintenant le mécanisme intérieur de l’administration ecclésiastique. Pénétrons dans le palais du Saint-Synode qui, sur la place de Pierre-le-Grand, fait le pendant du palais du Sénat. Au point de vue civil, le Saint-Synode est le premier des grande corps de l’État ; au point de vue religieux, il tient la place du patriarche et exerce les droits du patriarcat. Pierre le Grand, tout en se réservant d’en choisir les membres, semble avoir voulu faire de son synode une sorte de représentation des différentes classes du clergé. Les évêques y étaient en minorité ; au-dessous d’eux siégeaient des archimandrites de monastères et des membres du clergé séculier. Le conseil dirigeant de l’Église russe est revenu à une composition plus en harmonie avec la hiérarchie et les canons orthodoxes, qui attribuent le gouvernement de l’Église aux évêques. Dans le Saint-Synode, l’épiscopat est aujourd’hui en majorité. Le nombre des membres n’est pas fixe ; tous sont également nommés par l’empereur, mais non au même titre et pour le même temps. Il y a les membres effectifs et les membres assistants, les membres inamovibles et les membres temporaires. En tête des premiers figurent les trois métropolitains des capitales successives