Pour se rendre compte de l’efficacité morale et de la valeur politique d’un culte, ce n’est pas seulement ses rites et ses pratiques, c’est aussi les relations du prêtre et du fidèle qu’il convient d’étudier. Des modifications de discipline ou de rituel qui semblent à première vue de simples variantes liturgiques, ont parfois sur l’esprit des peuples une influence plus considérable que des divergences dogmatiques. Il peut suffire d’un changement dans les formes extérieures pour donner à des cérémonies en apparence analogues un caractère étranger, et à deux Églises un esprit différent. À cet égard, on ne paraît pas, en Occident, se rendre compte de l’intervalle que la diversité de leurs usages a mis entre les deux Églises. Toutes deux ont les mêmes sacrements, les mêmes mystères, comme disent les Grecs ; elles les entendent à peu près de la même manière ; elles les confèrent avec des rites, ou dans des conditions, qui en modifient souvent l’influence pratique. Les mêmes sacrements ne valent pas au clergé le même ascendant.
Avant tout, il est bon de remarquer que la situation respective des deux Églises, vis-à-vis de leur liturgie et de