C’est quelque chose que de connaître les origines d’un peuple et le pays qu’il habite ; c’est peu, si l’on ne se rend compte de l’influence de la nature sur l’homme. De cette action du monde extérieur et de l’éducation historique ou religieuse résulte le caractère national ; or, la politique pour les nations, comme les affaires pour les particuliers, se fait avec le tempérament en même temps qu’avec les intérêts. La connaissance du caractère des peuples est une de celles dont la France a eu, depuis un siècle, le plus à regretter l’absence. C’est ce défaut non moins que d’autres, peut-être plus apparents, qui, après de beaux succès, a préparé la chute rapide du second comme du premier empire. L’ignorance du caractère anglais et espagnol sous Napoléon Ier, du caractère italien et allemand sous Napoléon III, tel a été le principe des faux calculs, de la décevante politique, qui nous ont trois fois conduits